navigation de Durban à Simon'sTown en Afrique du sud

Publié le par ty mor

Afrique-du-sud--322-.jpg De Durban, on était neuf bateaux à partir vers le sud. La météo n’avait pas été favorable depuis un mois. C’est dire qu’il ne fallait pas rater la fenêtre. On était assuré de deux jours et demi de vent favorable, avant un nouveau coup de sud-ouest. On a donc décidé d’aller le plus loin possible. 
En sortant du port, cap sur le large, au sud-est, pour être le plus rapidement possible à quinze à vingt miles de la côte, là où le courant est le plus fort. Petit vent de quelques nœuds, on a appuyé au moteur la première nuit, puis le courant est venu ainsi que le vent. La mer s’est levée, forte, une houle de quelques mètres par le travers, supportable. On s’est vite retrouvé à une vitesse entre huit et dix nœuds. Notre vitesse habituelle étant de quatre à six nœuds, c’est impressionnant. On se disait que si le vent tournait, si la houle venait du sud contre le courant, on n’ose pas imaginer. Déjà dans le bon sens, c’est impressionnant. Mais de toute manière, petit ou grand bateau, si le vent est contraire au courant, c’est impossible d’y être. Alors je pense au snob que j’ai rencontré un jour en Méditerranée, qui m’avait demandé où j’allais, et qui, quand je lui ai répondu en Afrique du Sud, m’a dit en montrant mon bateau du doigt : « avec ça… » Celui-là, avec son gros voilier de riche peut aller se faire rhabiller, un petit bateau passe aussi bien qu’un gros. La différence, c’est que l’on ne tient pas leur vitesse, mais on a vu autant de gros que de petits bateaux avec les voiles en lambeaux. 
En cours de route, on nous a annoncé une renverse du vent pour le lendemain. En homme prudent je décide donc de rentrer à East London, le port le plus proche devant nous, puis, le soir, on nous annonce que l’on a encore vingt quatre heures. Port Elizabeth est loin, ce sera juste, mais on essaie. On devait arriver dans la nuit, vers une heure du matin, quand, en regardant la carte, je vois un groupe d’îlots à un mile de la côte, les livres me disent que l’on peut s’y abriter. L’équipage est d’accord, on attendra le coup de vent contraire au mouillage devant une île déserte. L’abri n’était pas terrible, l’île n’était pas tout à fait déserte : deux Noirs vivent là, il y a d’anciennes installations d’exploitation du guano, et un phare. Le lendemain matin, on débarque, les deux Noirs nous souhaitent la bienvenue, mais on ne peut savoir ce qu’ils font là : ils ne parlent que l'afrikaner. Sur la moitié ouest de l’île, quelques hectares, des pingouins. Les jeunes sont nés il y a quelques mois, quittent juste les parents. Ils ont encore leur duvet d’oisillon. Ils sont dans les rochers ou dans la végétation, une herbe pas très haute. On marche près d’eux, ils s’enfuient seulement si on veut les toucher. Sur terre, ils sont maladroits comme tout, ils tombent sans arrêt. Sur l’autre moitié de l’île, des fous de bassan. Peut être un million. Ils sont touche à touche, sur un ou deux hectares. On les approche à quelques mètres. C’est un spectacle inoubliable. 
Grosse différence de température, l’eau n’est plus qu’à 18 degrés, et l’air vers 25 le jour et 20 la nuit. C’est le plein été, et moi qui croyais que l’on allait crever de chaleur. On est à 34 degrés sud, c'est-à-dire, comparé à l’hémisphère nord, à la même latitude que le sud de la Tunisie. Je m’imaginais la même température que là-bas en été : j’avais tout faux. Heureusement pour nous, on est beaucoup mieux. On peut comparer au climat de Bretagne en été, d’ailleurs les îlots y ressemblent, sauf les phoques et les pingouins. 
Ici, Mossel Bay, c’est une petite ville de villégiature. Peu de Noirs, moins d’insécurité qu’à Durban. En ce moment, c’est les vacances, il y a beaucoup de monde.Afrique du sud (288)

Publié dans voyage

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B
<br /> Vraiment passionnant de vous suivre !<br /> Sur mon blog, j'ai une rubrique "voyages des autres", je me permets de mettre un ien vers votre blog où l'on peut vraiment partager votre route.<br /> A bientôt !<br /> <br /> <br />
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T
<br /> merci pour le lien, j'ai fait un voyage magnifique et je suis heureux de le faire partager. J'ai écrit un livre " quatre mers et deux océans" qui est vendu sur "amazon"<br /> <br /> <br />